Le Maître des Dragons de Fabrice Colin

Publié le par Lyanne

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Le Maître des Dragons de Fabrice Colin

 

Résumé :

 

1717. Nouvelle-Angleterre. Au coeur de la nuit, un jeune homme sans mémoire échoue sur la plage. Cet inconnu, nommé Thomas Goodwill, a oublié qu'il revient du Davy Jones Locker, le paradis sous-marin des pirates. Il n'est sûr que d'une chose : un être cruel et tyrannique, qui n'est autre que l'Empereur lui-même, a juré sa perte. Il n'a qu'un espoir, lier son salut à celui de la flamboyante Mary Wickford.

 

Mon avis :

 

Ici, Fabrice Colin explore une nouvelle fois l'univers décrit dans le roman intitulé La malédiction d'Old Haven, mais cette fois-ci en suivant les aventures d'un pirate pas comme les autres, nommé Thomas Goodwill. Ce dernier est, ce que l'on pourrait qualifier un homme ayant connu plusieurs vies. Il n'est pas réellement le bandit que l'on pourrait croire comme tout pirate qui se respecte, non. Cet homme se cherche. Il cherche qui il est, il cherche son destin, il cherche aussi une femme qu'il aime. Autant dire que les mésaventures vont le poursuivre, lui et ses hommes. Pourtant, je regretterai que le début n'ait pas été plus flamboyant, plus épique. Durant les cent premières pages je me suis presque ennuyée. Certes, nous découvrons l'équipage de Thomas Goodwill, mais au lieu de découvrir un réel souffle de piraterie, je n'en ai eu qu'un vague aperçu. Malgré cela, je ne peux décemment pas nier le fait que l'auteur nous offre des scènes d'abordages tout à fait bien décrites, mais qui manquent peut-être d'un peu de saveur, cette saveur qui nous ferait presque oublier que nous ne sommes plus en présence de cette piraterie si fantasmée dans nos esprits conditionnés par le cinéma de cape et d'épée entre autre.

En ce qui concerne Thomas Goodwill, j'ai dû dépasser la première partie du roman pour réellement éprouver de l'empathie pour lui. Au départ j'ai tâtonné. Je ne saisissais pas bien le caractère du personnage et les enjeux qui l'entouraient. Peut-être est-ce une volonté de l'auteur qui désirait nous faire partager, d'une façon particulière, les états d'âme de son personnage principal. Dans tous les cas, avec le recul de « l'après-lecture », je trouve que ce sentiment vis-à-vis de Goodwill a tout à fait servi la narration. Petit bémol néanmoins, les scènes de « flashbacks » étaient parfois introduits de manière abrupte ce qui pouvait rebuter un peu pour la poursuite de la lecture.

Le reste des personnages ne m'a pas laissé un souvenir impérissable excepté pour Dorchester, Abigail et Papa Legba qui représentaient des personnages singuliers que l'on aurait aimé ne pas quitter si rapidement même si on comprend bien que ce ne serait pas servir l'intrigue principal. Peut-être dans un autre roman ? L'équipage en lui-même et les quelques autres personnages rencontrés au cours du périple de Thomas ne m'ont pas entièrement convaincu. J'ai trouvé dommage que l'auteur n'ait pas plus développé la mort de certains ou tout simplement le caractère des autres. Au lieu de ça, j'ai trouvé que les personnages de fond n'avaient pas une réelle personnalité distincte, mais représentaient plus une entité unique qui ne pourrait s'expliquer uniquement de par leur appartenance à un même équipage.

L'intrigue en elle-même m'a beaucoup plu. J'ai beaucoup aimé cette île aux dragons tout à fait fantasmagorique qui m'a transporté dans l'univers onirique qui côtoyait fréquemment Thomas Goodwill, ou encore le Davy Jones Locker tout à fait bien retranscrit. Par ailleurs, les quelques inventions technologiques intervenues dans ce cadre étaient un véritable vent de fraîcheur qui ont donné une véritable particularité au texte.

Enfin, je terminerai en disant que Fabrice Colin a un style d'écriture qui se prête parfaitement à ce type de texte. Il a su, sans nous alourdir, distiller quelques termes techniques de navigation tout à fait bienvenus. J'ai réellement eu la sensation de marcher dans le Boston du début du 18è siècle, de sentir la poudre envahir l'atmosphère souvent chargée et tendue, d'entendre les vents gonfler les voiles et d'oublier tout simplement notre époque.

 

En somme, malgré les quelques points que j'ai soulignés plus haut, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman qui était le premier signé de Fabrice Colin. J'ai réellement apprécié de pouvoir suivre Thomas Goodwill au cours de toutes ses « métamorphoses », de toutes ses phases de l'évolution qui l'ont mené au personnage de la fin qui part accomplir ce pour quoi il était finalement destiné avant même de savoir réellement qui il était. Le démarrage était, pour moi, un peu long, mais le déroulement était un réel plaisir.

 

 

Merci beaucoup pour ce partenariat organisé par Livraddict avec la participation fort sympathique des éditions Le Livre de Poche.

 

 

Publié dans Bibliothèque

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